Quatre ans plus tard, les familles attendent toujours des réponses. Ce mardi s'ouvre à Grasse (Alpes-Maritimes) le procès d'une clinique de Cannes où des bébés ont été échangés à la naissance, il y a près de vingt ans. Les deux familles ont porté plainte, et réclament aujourd'hui plusieurs millions de dommages et intérêts.

C'est la famille Serrano qui a découvert la première l'incroyable erreur de la clinique. Alors que Manon a 10 ans, son père demande un test de paternité : son enfant ne lui ressemble pas du tout. La fillette a la peau mate, alors que ses parents ont la peau très claire. Le résultat est sans appel : Manon n'est pas sa fille. Mais Manon n'est pas non plus la fille de sa mère...

La clinique refuse de payer

Une enquête menée par la gendarmerie de Cannes confirme alors les doutes des parents : leur fille a été échangée à la naissance. Vraisemblablement, au moment d'un banal traitement contre la jaunisse. La fille biologique de la famille Serrano est alors retrouvée : elle s'appelle Mathilde.

2005 : l'affaire est classée sans suite, les faits étant prescrits. La clinique de Cannes reconnaît une erreur, mais refuse de dédommager les deux familles. Qui décident alors d'entreprendre une action au civil. Si les deux familles sont unies dans le combat, pour autant, elles ne sont plus en contact. Comme le rapporte le Parisien ce mardi, la mère de Manon explique "Je ne vois plus ma fille biologique. Les différences sociales, éducatives et culturelles, en plus de la douleur de de notre rivalité inconsciente, ont eu raison de nos relations."